Camarades druides, camarades druidesses, et autres peuples inférieurs dans le fond, le sermon sera grave ce soir.
Nos origines ont été bafouées. Malorne n’est plus qu’un sujet de blague de potache. Malorne, le Grand Cerf Blanc, abusé par Elune. Et je ne parle pas d’un litige concernant une ardoise d’auberge que cette dernière aurait oublié de payer.
De cette union impie, nous naquîmes, les Druides. Du moins, les Elfes de la Nuit Druides (les autres importent peu quand on y pense). Nous allions la grâce et la puissance, la beauté et la sensualité, la vie et la mort. Quand on réfléchit sur les chances qu’un cerf et qu’une lune puisse avoir un descendant capable de nous enseigner les voies de la Nature, on est forcé d’admettre qu’elles sont de une sur un million.
Mais cette histoire date de plusieurs millénaires – et que le premier qui ose encore affirmer « Ah ! Que la nature est belle ! » sans arrière pensée ironique me jette la première pierre.
Depuis notre réveil, il y a de cela quelques années par un Malfurion agité de la corne, notre monde a changé.
Des horreurs cauchemardesques ont envahi les déserts. Des portes jusqu’alors oubliées vers d’autres mondes ouvertes. Et le Fléau, ennemi intime de toute vie, continue à ramper. Nos propres descendants ont même décidé de vénérer le soleil ! Ils en sont devenu accro, bien fait pour eux.
Tout cela s’est passé parce que plus personne ne respecte la nature. Non pas, ces sornettes d’écologie et prédictions de fin du monde hebdomadaires, sur l’impact des mécabécannes sur la faune et la flore d’Azeroth. La vie trouvera toujours son chemin. Non, nous ne respectons plus la nature en tant que force primale, qui sait donner, recevoir… et rendre les coups.
Il y a des règles. Des interdits à ne pas faire, pour ne pas subir les ravages du Fléau – voyez où l’attitude dévergondée de certains de nos membres à jouer à Lola Lèche Lolos et à Betsy Broute Bijoux les a à tout jamais défigurés. Et surtout, le point le plus important :
Si le petit lapin n’a pas eu le temps de se défendre, c’est parce que la Nature voulait en faire un mignon sac à main.
Druides, druidesses, arrêtez de subir les stéréotypes de notre caste. Nous ne sommes pas les garants des bonnes récoltes, les animaux de compagnie des goûters d’anniversaire, et encore moins des adeptes de l’accro-branche (sauf les jeudi après-midi). Levez-vous. Faites sentir la puissance de la colère des enfants de la Nature.
Que chacun sache qu’il est temps d’arrêter de nous prendre pour des glands !